J’ai récemment participé à un échange sur l’un des groupes d’affaires virtuels auquel j’adhère. Le thème portait sur les réseaux sociaux, mais aurait tout aussi bien pu concerner n’importe quel autre.
Alors que la conversation allait bon train, le sujet discuté a soudainement bifurqué quand l’un des participants a lancé au groupe une offre de service, un vrai de vrai « pitch ». Ce fut l’étonnement général.
En échangeant plus tard en privé avec lui, il m’expliquait que son geste était basé sur la prémisse que, par ces échanges, tous désirent vendre leurs services et montrer leurs compétences en matière du sujet discuté. En ce qui le concernait, il préférait être clair sur ses intentions, d’où son offre. Il préférait cette approche au lieu de tourner autour du pot.
Malgré que je respecte son opinion (il y a certainement droit et personne ne m’a nommée police du Web), mon approche est tout autre et je vous la partage bien candidement.
Je crois à priori que tout repose sur notre interprétation du terme « vendre ». Pour ma part, il y a « vendre » et « se vendre » et c’est une nuance importante. Le terme pur de « vendre » (et plus spécifiquement faire un « pitch » de vente) signifie approcher quelqu’un qui n’a énoncé ni besoin ni désir pour mes services et les lui offrir ou en énoncer les avantages dans le but de créer ou de générer une transaction financière.
De mon côté, je suis plus adepte du « se vendre ». Je participe aux conversations où je crois avoir une opinion valable. Loin de « tourner autour du pot », je plonge au cœur du sujet et m’y limite. Établir ma notoriété et mes compétences? Bien sûr! C’est justement l’objectif de LinkedIn : profiter de la tribune pour participer aux échanges et espérer que ceux qui aiment ou s’identifient dans mes commentaires, veuillent en savoir plus sur moi et deviennent potentiellement des contacts d’affaires (que ce soit des collaborateurs, des fournisseurs ou des clients).
Sur les réseaux et forums Web en général, je ne fais pas la promotion de mes services (autre que sur ma page de profil, évidemment); je m’efforce plutôt de donner mon opinion de façon compréhensible pour établir avant tout ma personnalité. Après tout, on achète à priori les gens et seulement ensuite ce qu’ils vendent. Combien de fois avez-vous tourné les talons dans un magasin parce que l’attitude du vendeur vous irritait?
En 25+ ans sur le Web, j’ai participé à maints forums de discussion et plusieurs listes d’entraide dans le simple but d’aider, de partager et d’éduquer. C’est ma nature profonde et je vous avouerai même que j’ai souvent refusé des mandats que j’aurais pu accepter, car mon éthique personnelle me l’interdisait (j’étais convaincue que le client ne pourrait pas profiter du produit qu’il me commandait).
Ceci signifie-t-il que je ne « vends » jamais? Bien sûr que non. Je peux aussi bien que quiconque faire mon « pitch » lors de rencontres de réseautage où on doit se présenter. Mais j’adapte mon approche selon la personne, le milieu, le client… et le média.
Abraham Maslow disait : « Si le seul outil que vous avez est un marteau, vous tendez à voir tout problème comme un clou. » En d’autres termes, on voit le monde selon les outils dont nous disposons : notre personnalité, nos talents, nos handicaps et une foule d’autres facteurs qui font de nous l’être unique que nous sommes.
Le monde des affaires est en mutation continue et il faut savoir ajuster notre regard pour voir si nos pratiques et notre approche sont toujours adéquates. Ça ne sert à rien de jeter le marteau, il faut voir à quoi d’autre il pourrait bien être utilisé, quitte à ce que ce soit comme simple presse papier ou butoir de porte.
Et que ce soit sur les plateforme électronique ou toute autre activité de réseautage, c’est par l’échange ouvert que l’on réussit à convaincre.