Je l’ai fait, vous l’avez fait et tout le monde le fait et le fera encore. Quoi donc? Commencer par les mauvaises étapes quand on démarre son entreprise. Et malheureusement, il y aura toujours quelqu’un pour vous convaincre que c’est ES-SEN-TIEL avant de vous lancer, alors que c’est probablement la DERNIÈRE étape à laquelle vous devriez vous consacrer.
Ça va de la création de son logo et de son site Web à la stratégie de contenus et l’étude du fameux et élusif persona, en passant par les brochures, les cartes d’affaires, les comptes et visuels de réseaux sociaux, les affiches et la création de vidéos pour TikTok ou son canal YouTube.
Je comprends qu’en démarrant, la chose qui nous fasse le plus défaut est un sentiment de légitimité et de crédibilité face à ce monde dont on ignore tout. Après tout, on débute. Je sais. Le problème, c’est que rien ou très peu de notre concept d’affaires initial n’a été mis à l’épreuve.
Bien sûr, on en a parlé avec notre entourage (des gens bienveillants qui nous ressemblent et qui se voulaient encourageants). Bien sûr nous avons suivi des formations, des parcours et autres webinaires en démarrage d’entreprise. Bien sûr nous avons lu quantité de livres et de blogues et avons écouté moult balados. Mais le concret, le terrain, on ne s’y est pas vraiment encore aventuré.
On sait rarement quelque chose des contextes immédiats (socioéconomique, technologique, culturel, situationnel et même temporel) où on devra mettre notre projet en action. Arrive-t-on trop tôt ou trop tard dans le marché? Cette élection soudaine déclenchée hier ou cette nouvelle Loi fait-elle pencher la balance pour ou contre soi? Difficile de le savoir sans avoir les deux pieds dans l’action.
Bref, on dépense (exagérément) énergie, temps et argent sur des éléments dont l’efficacité n’est pas encore prouvée dans le contexte où ils doivent vivre, au lieu de courageusement aller de l’avant pour mettre nos idées et présomptions au défi SUR LE TERRAIN, les ajuster à répétition à la réalité pour élaborer une offre claire, appuyée *ensuite* par des éléments (écrits, visuels, vocaux, etc.) qui renforcent le BON message s’adressant à la BONNE cible.
Lorsque l’on démarre, nos premiers clients ont rarement (sinon jamais) le profil type du persona que nous avions élaboré; on visait Gaston et voici Ginette. Nos résultats ne ressemblent en rien à ceux prévu à notre plan d’affaires ou à notre stratégie marketing. Même ce site Web tout neuf devient vite incohérent ou déphasé avec notre offre réelle qui se précise et s’affine en continu, alors que nous prenons doucement conscience de la façon dont nous devons adresser le point de douleur du client.
En finale, à concentrer toutes ces ressources aux mauvaises étapes, on s’appauvrit, on retarde notre progrès et on en vient même à douter de la viabilité de notre projet entrepreneurial.
Quel est donc le bon ordre pour procéder, vous demandez-vous? Le voici :
Rencontrez – Testez – Ajustez
- Réseautez, démarchez, contactez. L’idée est de rencontrer des gens qui sont des prospects sérieux.
- Testez sur eux votre offre, posez des questions ouvertes et écoutez attentivement leurs réponses (surtout leurs arguments de refus).
- Identifiez les mots qui résonnent et l’endroit où le client décroche, ajustez votre message et remettez-vous au travail.
Répétez cette séquence tant que ce que vous dites ne fait pas briller les yeux de vos prospects.
Lorsque les gens voudront en savoir plus, qu’ils réagiront positivement à votre offre par des démarches concrètes qui sont alignées avec ce que vous aimez / voulez / savez faire, ce sera alors le temps (si vous le considérez toujours pertinent) d’investir dans des identifiants comme un logo et un site Web, et de bâtir vos outils de communication et de promotion.
Le faire avant est simplement une perte sèche !

Passionnée d’entrepreneuriat, l’auteure accompagne les entrepreneurs dans leurs réflexions et leurs prises de décisions depuis 1997.
On la consulte pour mieux cerner ses options face à une situation difficile ou lorsqu’une décision importante exige une réponse alors que l’arbre semble cacher la forêt.