Je rencontre souvent des entrepreneurs qui ont scrupule à facturer la réelle valeur de leur travail parce qu’ils en retirent tellement (trop!) de plaisir. Vous en connaissez sûrement; ils sifflotent, chantonnent ou s’exclament à tout bout de champ : « J’peux pas croire qu’on me paie pour faire ça! ». Non seulement livrent-ils un travail impeccable à tout coup mais ils dépassent toujours les attentes du client.
Nous sommes tous des êtres de multiples intérêts et talents. Certains en feront des loisirs où ils pourront s’épanouir et s’évader d’un quotidien parfois un peu fade, alors que d’autres chanceux auront le privilège d’en faire leur gagne-pain et d’y baigner au quotidien.
J’ignore d’où part la croyance que le travail doit être pénible pour valoir quelque chose. Probablement de notre éducation judéo-chrétienne qui condamnait autrefois le plaisir au profit du « dur labeur » afin de « mériter sa pitance ». Mais voilà, effort ne signifie pas nécessairement souffrance, pas plus que plaisir ne signifie facilité.
Plus souvent qu’autrement, l’expertise vient d’une ferveur qui pousse à apprendre, à se surpasser et à exceller pour connaître à fond l’objet de sa passion. C’est ainsi que, sans s’en rendre compte, au fil des ans, on devient expert d’un domaine qui nous allume. Ce ne fut ni désagréable, ni souffrant; mais oh! combien d’efforts furent nécessaires.
Souffrir en travaillant n’est pas une valeur personnelle. Donnez-vous le droit d’aimer ce que vous faites ET d’en tirer profit.
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Passionnée d’entrepreneuriat, l’auteure accompagne les entrepreneurs dans leurs réflexions et leurs prises de décisions depuis 1997.
On la consulte pour mieux cerner ses options face à une situation difficile ou lorsqu’une décision importante exige une réponse alors que l’arbre semble cacher la forêt.