Auteur : Susan Cain (339 pages)
Éditeur : JC Lattès
ISBN-10 : 2709642514
ISBN-13 : 978-2709642514
Quelle lecture appropriée au moment où, comme plusieurs, je me questionne face à la pertinence de tout le bruit qui m’entoure et du devoir (voire la tyrannie) quasi incontournable d’y contribuer. Force est d’admettre que les réseaux sociaux ont changé la donne en matière de décibels. La boîte de Pandore est définitivement ouverte et a éparpillé à tous vents les micros qu’elle contenait. Aujourd’hui, tout le monde a une voix et les moyens pour se faire entendre.
Fort bien pour le pouvoir de parole (démocratie aidant, évidemment), mais tous ne sont pas avides d’attirer l’attention. C’est justement le cas d’une personne sur trois. Vous en avez sûrement plusieurs dans votre entourage, ou l’êtes peut-être vous-même : je parle ici des introvertis. Et ils sont très mal compris.
Dans le meilleur des cas, on les dit réservés, timides ou silencieux. Dans le pire, on les traite de solitaires, de cachottiers ou d’asociaux. Le grand malentendu, c’est que ces traits de caractère n’ont rien à voir avec l’introversion et font tous abstraction des grands pouvoirs de ces tempéraments discrets.
Loin d’être un défaut à corriger, l’introversion est plutôt la carte maîtresse de bien des réussites et ouvre de nombreuses portes cachées auxquelles les extravertis n’ont pas accès.
La société occidentale accorde beaucoup d’importance aux personnalités extraverties (contrairement aux sociétés orientales reconnues pour leur introversion). Toute notre culture semble glorifier les personnalités flamboyantes et les personnes qui savent s’exprimer avec force. Qu’ils soient politiciens, entrepreneurs, acteurs, comédiens ou humoristes, s’ils parlent fort et martèlent leur message avec conviction, ils sont plus convaincants et considérés comme de meilleurs leaders potentiels que s’ils s’expriment d’une voix douce et posée. Pourtant, rien n’est plus faux.
Tout comme le dit le proverbe « Chien qui aboie ne mord pas. », ce livre lève le voile sur la fausse présomption que l’extraversion est l’unique atout pour réussir, en mettant en lumière les forces insoupçonnées de l’introversion. On y découvre que, loin d’être un défaut à corriger, l’introversion est plutôt la carte maîtresse de bien des réussites, et ouvre de nombreuses portes cachées auxquelles les extravertis n’ont pas accès.
À l’aide d’exemples de la vie de personnages connus (Ghandi, Bill Gates, Steve Jobs, Warren Buffet, Steve Wozniak, etc.), l’auteure explique non seulement l’introversion de façon limpide, mais démontre comment en tirer avantage et faire la paix une fois pour toutes avec ce trait de personnalité qui mérite le plus grand des respects.
On y apprend les multiples visages de l’introversion et, fait étonnant, que les extravertis et les introvertis ne sont pas toujours ceux que l’on croit. En effet, l’un comme l’autre peuvent adopter par mimétisme certaines attitudes appartenant plutôt à son tempérament opposé, lorsque les circonstances le requièrent. Ainsi, un introverti peut prendre la parole en public pour défendre une cause qui lui est chère, tout comme l’extraverti peut devenir doux comme un agneau, voire même soumis face à un supérieur détenant plus de pouvoir que lui. Ni l’un ni l’autre ne peuvent toutefois demeurer en permanence dans cette posture qui n’est pas la leur, sous peine d’en subir des blessures psychologiques importantes, puisque tant l’introversion que l’extraversion sont des traits de caractère fixes qui semblent acquis dès la naissance.
Bref, il n’est pas requis de toujours s’exprimer haut et fort pour avoir de l’impact. Comme le dit l’auteure :
« La conviction reste la conviction, quel que
soit le niveau de décibels auquel on l’exprime. »
– Susan Cain
Un livre que je conseille fortement, tant aux introvertis qu’aux extravertis. On y apprend des choses étonnantes.
En jaquette du livre :
Au moins un tiers des personnes qui nous entourent sont des introvertis. Ils préfèrent écouter plutôt que parler, lire plutôt que sociabiliser ; ils créent et innovent mais dans la discrétion, plus heureux dans le travail solitaire qu’au coeur des brainstorming.
Pourtant, notre société fait davantage confiance aux extravertis. L’homme idéal doit être sociable, avoir le goût du risque. Le discret est presque suspect, son caractère n’est pas adapté à notre monde. Susan Cain montre par de nombreux exemples – Chopin, Darwin, Gandhi, Gates, Wozniac – comment la créativité des introvertis rayonne sur les entreprises, les arts, la politique. L’extraverti n’est pas nécessairement le chef le plus efficace, la crise financière qui a mis face à face les plus beaux parleurs en est le dernier exemple. Il ne faut donc pas sous-estimer les discrets.
Susan Cain a ainsi mené une enquête sur les raisons de cette domination.
- Que nous révèlent les dernières recherches en psychologie et en neuroscience sur les surprenantes différences entre les cerveaux des introvertis et ceux des extravertis ?
- Comment certains grands introvertis ont-ils réussi à vaincre leur timidité ?
- Comment adoucir les malentendus entre introvertis et extravertis, au travail comme dans le couple ?
- Comment soutenir des enfants introvertis et leurs professeurs ?
Voici un livre qui change notre regard sur les introvertis et encore plus important, le regard qu’ils portent sur eux-mêmes.
Susan Cain est diplômée de Princeton et de Harvard. Elle a été juriste avant d’enseigner les techniques de négociation pour des entreprises et des universités.
Passionnée d’entrepreneuriat, l’auteure accompagne les entrepreneurs dans leurs réflexions et leurs prises de décisions depuis 1997.
On la consulte pour mieux cerner ses options face à une situation difficile ou lorsqu’une décision importante exige une réponse alors que l’arbre semble cacher la forêt.