Le réseautage fait partie intégrante de la vie de tout entrepreneur. C’est en côtoyant les gens à répétition que l’on peut connaître leurs valeurs, leur éthique de travail, savoir si nos clientèles sont connexes et si nous pouvons collaborer.
Et pourtant, malgré mes nombreuses années en affaires, je continue d’être étonnée par la façon dont les gens réseautent.
Récemment, j’étais entourée de 75 personnes. J’ai eu l’occasion de m’entretenir avec environ une quinzaine d’entre elles, dont la plupart étaient en mode « pitch de vente » et à la recherche de clients, ce qui me fait totalement décrocher.
Ceci me fait réaliser que beaucoup d’entrepreneurs confondent encore réseautage avec vente, rendant ainsi l’activité stressante et exigeante en terme d’énergie, alors qu’elle devrait être une merveilleuse occasion d’élargir leur réseau de contacts et de ressources, pas leur réseau de clients.
En finale, ces activités hybrides où les participants en mode vente et ceux en mode réseautage se mêlent les uns aux autres sont souvent décevantes, car elles génèrent une réaction défensive et court-circuitent plusieurs rencontres qui auraient pu être très enrichissantes de part et d’autre.
Ainsi, lors d’une activité, voyant un homme déambuler seul, je l’ai invité à se joindre à notre trio, croyant qu’il avait de la difficulté à s’intégrer. Il s’est identifié comme étant le photographe de l’événement et attendait le signal pour commencer à prendre les photos.
Il s’est quand même approché, m’a demandé ce que je faisais (probablement pour être poli) et, après ma brève réponse, m’a immédiatement répondu : « J’en n’ai pas besoin. J’ai assez de travail comme ça. » C’est à croire qu’il se fait solliciter souvent et agressivement. Et pourtant, je n’étais pas du tout en mode vente.
Je l’ai rassuré que je n’avais aucune intention de le convaincre et ai continué à faire jasette. Je l’ai questionné sur sa spécialité et validé combien les photos originales et professionnelles sont importantes au niveau de l’image de marque. C’est seulement à ce moment qu’il a vraiment pu s’impliquer dans la conversation et m’en dire plus sur lui, ses services, sa passion et inversement s’intéresser de façon plus naturelle sur mes propres services. Quand il a dû quitter, il m’a demandé ma carte professionnelle.
Mon constat est que si j’avais simplement été en mode vente (ou le moindrement susceptible), l’attitude de refus immédiat de cette personne m’aurait fait tourner les talons et j’aurais raté l’occasion de mieux connaître un photographe de talent.
J’ai quitté cette soirée avec 7 cartes d’affaires en mains. Certaines m’ont été données de force et on déjà trouvé le chemin de mon bac à recyclage. Je conserve précieusement celles que j’ai moi-même demandées, avec la ferme intention de reprendre contact pour en connaître plus sur ces collaborateurs potentiels.
Et vous, en quel mode réseautez-vous?
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Passionnée d’entrepreneuriat, l’auteure accompagne les entrepreneurs dans leurs réflexions et leurs prises de décisions depuis 1997.
On la consulte pour mieux cerner ses options face à une situation difficile ou lorsqu’une décision importante exige une réponse alors que l’arbre semble cacher la forêt.