Auteur : Annette Simmons (240 pages)
Éditeur : AMACOM
ISBN-10 : 0814449131
ISBN-13 : 978-0814449134
Le storytelling, c’est une méthode de communication qui consiste à faire la promotion d’une idée, d’un produit ou d’un concept, à travers le récit qu’on en fait. Son objectif est d’attirer l’attention, de séduire ou de convaincre par le biais de l’émotion plutôt que par l’argumentation.
Mais étrangement, même si le storytelling existe à travers toutes les cultures depuis que le monde est monde, on dirait qu’il est la toute dernière découverte, tout particulièrement sur les réseaux sociaux. La grande tragédie, c’est qu’il est très mal compris et TOUS gagneraient à lire ce livre d’Annette Simmons, initialement publié en 2007 et réédité en 2015.
Aujourd’hui, pas une journée ne passe sans qu’on rencontre sur son fil LinkedIn quelque anecdote de toast du matin malencontreusement calcinée ou sur l’héroïque sauvetage in extremis d’un chat qui s’étouffait sur un os. On y applique ensuite sa leçon du jour, du genre : « Attention aux brûlures! » ou « Demandez de l’aide si vous étouffez! » et on pense qu’on fait du bon storytelling, surtout quand notre histoire a reçu quelques pouces en l’air et quelques cœurs de la part de notre réseau rapproché. C’est pourtant tout, sauf ça.
C’est qu’il ne suffit pas de raconter (et d’étaler) son quotidien publiquement en espérant que ça attirera de la sympathie. Il faut y ajouter une bonne couche de réflexion et s’assurer de sa pertinence avec notre offre avant de cliquer sur Publier. C’est ici que les conseils d’Annette Simmons nous aident à bien comprendre non seulement ce qu’est le storytelling, mais comment l’utiliser de la bonne façon et dans le bon contexte.
La plupart des conseils dans le domaine nous invitent à bâtir selon une technique quasi-mathématique : une intrigue, des personnages, un contexte, un conflit et un dénouement. Le problème, c’est que cette formule nous fait créer notre histoire du dehors vers le dedans et perd la connexion émotionnelle qui est au cœurs de ce mode de communication. On a une histoire, mais pas une BONNE histoire.
Dans son livre, l’auteure nous dévoile les rudiments de cet art perdu en gardant ses distances de la technique pure. Elle y explique notamment comment « penser en termes d’histoire » et comment naviguer entre les gens de différentes cultures et différents milieux pour que nos histoires soient bien comprises et aient l’impact désiré. Elle y dévoile les six principaux types d’histoires :
- qui je suis – créée des liens d’appartenance
- pourquoi je suis ici – clarifie l’intention
- l’histoire pédagogique – aide à la compréhension
- l’histoire de vision – permet de visualiser et de se projeter dans le futur
- l’histoire de valeurs ou d’actions – établit la crédibilité
- l’histoire pré-objections – « Je sais ce que vous pensez »
Elle nous fournit aussi quatre bonnes sources pour s’inspirer :
- les films et l’actualité
- les situations vécues par un mentor, un ami ou un collègue
- la fois où vous avez excellé / brillé
- la fois où vous avez lamentablement échoué
C’est un livre qui vulgarise bien le concept de storytelling et aidera quiconque le lira à améliorer son approche, à mieux choisir le contexte dans lequel ses histoires auront de l’impact, et à éviter les faux pas qui repoussent les clients ou bons contacts potentiels.
Chose à retenir, s’épancher dans les réseaux sociaux sur sa vie, ses déboires et ses victoires n’est PAS du storytelling; c’est un coup d’éclat pour attirer l’attention. On se garde une p’tite gêne et on lit le livre avant notre prochaine publication.
En jaquette du livre (en version anglaise) :
Passionnée d’entrepreneuriat, l’auteure accompagne les entrepreneurs dans leurs réflexions et leurs prises de décisions depuis 1997.
On la consulte pour mieux cerner ses options face à une situation difficile ou lorsqu’une décision importante exige une réponse alors que l’arbre semble cacher la forêt.