On fait grand bruit depuis plusieurs années de l’importance de se bâtir des listes d’adresses. Plusieurs considèrent ces listes comme le « nerf de la guerre » du développement des affaires et rares aujourd’hui sont les sites où l’on peut obtenir de l’information sans devoir au préalable transiter par un formulaire nous soutirant quelques données personnelles pour pouvoir accéder au contenu. Nos données représentent le nouvel Eldorado; l’Or Numérique.
Mais voilà qu’avec l’entrée en vigueur de nouvelles lois visant les communications électroniques (Loi C-28) et la protection des renseignements personnels (Loi 25), quantité de listes de noms et d’adresses courriel montées au fil des ans et des rencontres de réseautage, doivent tout à coup être épurées pour s’assurer que les nouveaux droits des clients et abonnés soient respectés.
C’est ainsi qu’après les processus d’épuration dont nous avons été témoins au cours de l’été précédant l’entrée en vigueur de la Loi C-28 en 2014, plusieurs listes de taille enviable se sont vues amputées de 40 %, 60 % et même plus de 90 % de leurs abonnés. Plus longtemps les listes étaient demeurées inactives et les abonnés sans nouvelles, plus les pertes furent considérables. C’est le prix de l’absence; absence de communication, absence de relance, absence de présence.
Car recueillir des noms et des adresses courriel n’est pas une fin en soi. Ce n’est qu’une première étape dans une série de gestes à poser pour conserver le privilège de communiquer avec leurs propriétaires. Un peu comme les amis que l’on désire conserver, il faut non seulement garder contact, mais enrichir leur vie par notre présence et notre apport.
Un tremplin vers un nouveau départ
Pour plusieurs entreprises, ce constat fut brutal et le sentiment de perte difficile à avaler. Personne n’aime perdre l’accès à des milliers de contacts potentiels. C’est légitime. Mais si on y regarde de plus près, ce processus est très sain. Ne faisons-nous pas nous-mêmes le ménage d’amis ou de contacts à certaines étapes de nos vies? Pourquoi en serait-il autrement pour nos entreprises?
Loin d’être tragique, cette situation est plutôt libératrice; une chance de faire mieux, de faire autrement. C’est une occasion en or de revoir nos stratégies de communication et d’analyser en profondeur et en toute honnêteté la nature de notre apport réel à ceux qui nous donnent le privilège de les relancer jusque dans leur boîte courriel. Quelle chance inouïe de repartir du bon pied!
Notre prochaine liste sera donc composée de contacts mieux ciblés, sera mieux cajolée et ressemblera moins à une collection qu’à un joli écrin de possibilités pour nos communications et nos affaires.
Et tant qu’à y être, saisissons ces opportunités pour élargir nos bonnes résolutions à nos réseaux sociaux et pour nous assurer que notre présence sur l’un ou l’autre de LinkedIn, Twitter, Facebook, Instagram, Tik Tok et autres, est opportune et adaptée à ceux que nous courtisons et dont nous voulons l’oreille.
Pourquoi attendre que les lois nous y forcent pour adopter de meilleures pratiques? À vos listes tout le monde et bonne révision stratégique!
Passionnée d’entrepreneuriat, l’auteure accompagne les entrepreneurs dans leurs réflexions et leurs prises de décisions depuis 1997.
On la consulte pour mieux cerner ses options face à une situation difficile ou lorsqu’une décision importante exige une réponse alors que l’arbre semble cacher la forêt.